La France est le premier pays agricole d’Europe avec 18% de la production européenne et un chiffre d’affaires avoisinant les 70Md €. Cependant, cette activité, primordiale pour l’économie française, tend à céder du terrain face aux autres secteurs (en 30 ans, le poids de l’agriculture dans le PIB est passé de 4% à 2%). Le secteur agroalimentaire est également prioritaire pour l’économie française, il est le 2eme employeur industriel et il a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 150 Md€ en 2011 dont 47 Md € à l’export. Ce secteur, excédentaire, concentre 97% de PME.

Ainsi, suite aux rapports de Christian Blanc et de la DATAR en 2004, la France a décidé de créer des pôles de compétitivité regroupant des entreprises du secteur agricole et agroalimentaire afin de faire face à la concurrence mondiale et redynamiser ce secteur. L’objectif principal de cette politique est de fournir une aide à l’innovation aux différents acteurs. Le CIADT (Comité Interministériel de l’aménagement du Territoire) chargé d’appliquer cette stratégie, a validé 71 pôles en 2010. Cependant, la multiplicité et la petite taille des entreprises dans le secteur ne permettent pas d’investissements massifs dans la recherche et développement. Des instituts techniques et des organismes de développement ont donc été créés afin de pallier ce problème. Ces dispositifs sont financés en grande partie, par le Compte d’affectation spécial de développement agricole et rural (CASDAR). Ces fameux pôles de compétitivité ont été créés et adaptés à cette industrie. L’innovation dans l’agroalimentaire est en effet, un poste très important. Tous les ans, 30% de la production provient de l’innovation et 7% du CA du secteur est investi dans ce poste de dépenses.

L’Europe favorise également ces actions et complète cette politique en fournissant des subventions par l’intermédiaire de la PAC ou du FEADER qui favorise notamment des aides publiques à l’investissement ou des garanties financières à l’investissement avec une enveloppe de 1.3 Md d’euros en 2011.

Grâce à ces actions menées par le CIADT, les pôles de compétitivité ont permis d’améliorer la compétitivité des entreprises et de faire face à la concurrence internationale. Le succès de ces actions est donc prouvé surtout pour les activités agroalimentaires. Cependant pour l’agriculture, certaines filières ont été mises de côté comme la filière de la production animale, la question de la modernisation des équipements agricoles ou encore une meilleure gestion de l’eau.

La phase 2 des pôles de compétitivité prévue sur la période 2009-2011, a été prolongé jusqu’en 2012 et sera réévalué cette année afin de savoir si les résultats sont suffisamment positifs pour reconduire le projet.